Je
suis pas allé à tant de concerts que ça, cette année. Enfin, si
quand même, mais moins que l’année précédente. Et que celle
d’avant. La faute à plus de boulot, moins de temps et des finances
moins larges. Du coup en ce moment, faut un minimum rentabiliser les
virées musicales. Pas de Groezrock, donc, trop gourmand de ces
précieuses ressources qui me font défaut. Juste un cran en dessous,
juste un soir avant, qu’est-ce qu’on a ? Un show organisé
par Tcheck l’Assos et Bloster Your Friends au Shaka Laka. 8
groupes, des québécois, des amerloques, des parisiens et des
locaux. Plutôt rentable, hein ?
J’arrive
en train sur Hazebrouck un peu avant 19h, le temps de dire bonjour
aux copains et de commander une première pinte. A l’occasion du
concert de ce soir, sold out depuis longtemps, un petit espace
acoustique a été aménagé près de l’entrée, en plus de
l’habituelle « scène » du fond. Et comme d’habitude,
on repère très vite les kids venus exclusivement pour GUERILLA
POUBELLE.
Les
distros s’installent tranquillou, une trentaine de personnes sont
dors et déjà rentrées : CONFUSION commence à jouer.
Pas forcément simple pour la bande à Mika de jouer aussi tôt en
étant en plus le seul groupe de hardcore de la soirée, mais ils
s’en tirent comme des chefs. Le son est pas dégueu, y a pas un
coup de double pédale qui dépasse, une petite reprise de PUNCH se
glisse entre deux compos. La plupart des gens présents sont venus se
faire marteler les cages à miel ; y a pas une ambiance de ouf,
forcément, mais c’est une bonne introduction, un prélude certes
un peu bourru à l’avalanche de mélodies qui nous attendent pour
la suite.
A peine les derniers
larsens des coreux apaisés qu’à l’autre bout du bar
retentissent les accords acoustiques et la voix éraillée de FLOW.
Et c’est là que je me rends pleinement compte du nombre réduit de
shows auxquels j’ai assisté cette année : ça fait longtemps
que je ne l’ai pas vu jouer. Faut l’faire quand t’habites dans
le Nord, quand même. Anyway, je le répète depuis maintenant 4 ans,
il a tellement l’air fou de joie (l’alcool sans doute aidant)
d’être sur scène qu’on ne peut lutter contre la bonne humeur.
Le sourire jusqu’aux oreilles, je le regarde dérouler ses compos
folk punk, reprises de bon c(h)oeur par le public ; 2012,
Shaka Laka, Bébé Pinard, Monkey, On Peut Parler, et cætera. Il
en profite pour rappeler que ce soir, c’est pile poil les 5 ans de
Tcheck L’Assos. On finit comme d’hab’ sur Linoleum de
NOFX.
On renchaîne de suite
avec les québécois de BRUTAL CHERIE, embarqués sur la
tournée de GUERILLA POUBELLE. Je n’attendais pas grand-chose du
trio, à vrai dire, mais au final je vais rester pour tout le set,
mon intérêt piqué au vif. Du punk rock mélo chanté en français
avec plein de mélodies et de jolis soli, ça passe très très bien.
Une corde se brise en plein milieu d’une chanson, Till Lemoine
accoure pour prêter sa guitare. Petit blanc, le temps de faire
l’échange et de tout réaccorder. « Z’êtes ben timides.
Chez nouz’aut’ ent’ les morceaux ben on tape dan’é mains
ensemble, lô, pis on crie ». Quel délicieux accent.
C’est
au son de l’harmonica que je reviens encore une fois vers
l’acoustic stage. C’est en effet au tour de MIRACLES, un
duo composé de Fred et Hugo des feu-SAINTE CATHERINE. Un peu dans la
veine d’un autre de leur projet, YESTERDAY'S RING, ça sonne très
folk avec plein d’influences country. Je regarde deux morceaux puis
une reprise des Sainte Cath’ « We used to be in love »,
puis je prends la difficile décision de sacrifier ce set pour aller
remplir cet estomac qui commence à se manifester de plus en plus,
bière ou pas. Direction la baraque à frite.
Une
fois revenu je viens me caler sur un bon spot pour le set des très
attendus MASKED INTRUDER. Écoute mon conseil, jeune punk
rocker : si tu veux être in en 2013, il FAUT écouter
MASKED INTRUDER. Même le blog Jaded Punk, dont la devise est « Your
band sucks » les encense. Petit rappel : signés sur Fat
Wreck, 4 cambrioleurs romantiques arborant chacun une cagoule colorée
assortie à ses Converse et à son instrument. But who are the MASKED
INTRUDER ?? Nul ne le sait. *kof* CHIXDIGGIT *kof* [ndlr :
moi, je sais euh!]
Le
public est maintenant très compact. On entend de l’anglais et du
flamand ça et là. Puis, sur un fond sonore de sirène de police,
les voilà qui débarquent et qui empoignent leurs guitares. Et
c’est parti. “STICK’EM UP STICK’EM UP STICK’EM UP ! I
GOT A KNIFE MOTHERFUCKER STICK’EM UP !”. Wow, tout le monde
est à fond dès le début : l’Europe est manifestement une
terre conquise pour la nouvelle sensation pop-punk du moment !
On connaît déjà par cœur ces chansons d’amour aux paroles si
cheesy. Et ça joue sacrément bien, en plus. Avec un seul
album au compteur, pas vraiment de surprises dans la set list, si ce
n’est une reprise de GREEN DAY « She ». Maura
des MIXTAPES n’est pas là ce soir, mais on quand même droit à du
chant féminin sur ma chanson préféré du groupe, « Heart
Shaped Guitar ». Pas besoin d’en dire bien plus :
non seulement ces mecs ont ficelé un super concept et pondu un super
album, mais en plus c’est mortel en live. Vraiment super cool.
C’est
maintenant au tour du fameux MIKEY ERG. On a beaucoup blagué
en France il y a maintenant quelques temps, à l’époque où Fikce,
le batteur de JUSTIN(E), jouait dans quelque chose comme 5 groupes
actifs au même moment. Et ben c’était un petit joueur comparé à
Mikey. On a tout bonnement perdu le compte. Pour le lulz, jetez un
coup d’œil à ce Tumblr :
http://mikeyergiseverywhere.tumblr.com/
. Il est ce soir présent en solo (oui parce que ahah il a encore le
temps de faire de la musique à lui) ; et bien qu’il soit
installé dans l’espace acoustique, rien à battre, il te sort sa
SG branchée dans son gros Blackstar.
Mikey
est une caricature de nerd. Tout petit, tout sec, un très grand
front dû à sa calvitie naissance et d’énoooooormes lunettes de
vues qu’il remonte en permanence pendant qu’il joue à l’aide
de son micro. Sauf que bon, un coup d’œil sur ses bras et tu
remarques de suite ses tatouages Black Flag ou No Idea Records. Et
que dès qu’il se met à chanter, il t’embarque assez loin pour
ne pas t’arrêter à ça. Posé sur le canapé de l’espace
acoustique (eh ben ouais), je le regarde jouer ses chansons folk/pop
punk que je ne connais pas mais dont je ne peux pas décrocher. Je
n’entends pas forcément toutes les paroles mais je comprends de
quoi il me parle. Ce genre de sensation est assez rare en concert, et
ça m’arrive plutôt pour de la musique instrumentale, en général.
Je jette un coup d’œil autour de moi et je vois Till qui verse une
larme « Non mais j’y peux rien le mec quand il chante il
raconte ma vie ! ». Un beau moment pour tout le monde.
Juste
le temps de porter l’ampli jusqu’au fond de la salle et le show
de THE DOPAMINES (avec Mikey Erg à la guitare, forcément),
tout droit débarqués de Cincinnati, commence. De la pop-punk
américaine à fond les ballons dans un style à rapprocher de
TEENAGE BOTTLEROCKET et consort. Encore une fois, tout le monde est à
fond, ça fait des gros woho et ça bouge bien sur scène comme dans
le public. Mais franchement, à part le tube « Public Domain »…
ben j’accroche pas. Je commence à m’ennuyer et à bailler, et le
set me semble interminable. Pourtant sur le papier le groupe a tout
pour me plaire, alors je me force, je me dis que c’est un super
groupe amerloque que je ne reverrais pas avant un long moment… mais
rien à faire, je me fais chier. Une sacrée déception.
Pas
d’interlude acoustique avant la tête d’affiche, GUERILLA
POUBELLE (ou GxP, toujours si tu veux être in en 2013).
Nouveau batteur, nouveau bassiste, me voilà donc devant la version
3.0 du groupe parisien. Sieur Lemoine : « C’est marrant,
parce que je me dis que la plupart des gens présents ce soir vont au
concerts de GUERILLA POUBELLE depuis plus longtemps que la plupart
des mecs de GUERILLA POUBELLE ». Yes, sir. Quelque chose va me
perturber pendant tout le show : Jamie, le nouveau bassiste,
ressemble de manière affolante à Noi, un caster français de League
of Legends, pour ceux qui connaissent. Même regard, même sourire.
Bref.
Bon,
après le concert en lui-même : encore une fois, le punk rock,
je suis réellement tombé dedans avec « Il faut repeindre le
monde… en noir », donc je manque toujours d’objectivité
avec eux. Factuellement, on sent que la formation est encore en
période de rodage, c’est pas encore aussi flamboyant que ça a pu
l’être avec le line up précédent. Ça va jouer des morceaux d’à
peu près tous les disques ; le dernier 45T y passera ainsi au
complet, et les membres du band vont régulièrement se lancer des
défis en faisant fi de la setlist « Tu veux pas qu’on joue
Vivement la Guerre ? – Chiche ? – Aller ! ».
On aura même droit, à mon immense plaisir, à « Seuls »,
l’inédit à peine sortit de répète interprété en acoustique
dans le dernier Joining The Circus. On finit par Demain Il Pleut,
parce qu’il faut bien la jouer à un moment. Et comme d’habitude,
ils vont la saboter dans les règles : instruments échangés,
pauses à rallonge, etc. Mais cette fois plus que d’habitude, et
pourtant j’en ai vu des sabotages de la sorte! Ils iront jusqu’à
jouer un bout de Come As You Are de Nirvana, juste à la fin du
deuxième couplet. C’est le bordel et on se marre bien.
Que
le Nord paraît plus doux, au fond du Shaka Laka. **Marc Tranchant**
y'a un autre très bon report ici, en anglais celui-ci
y'a une interview de Mikey Erg dans laquelle il parle de son concert à Hazebrouck
extrait :
"Est ce que tu aimes la France ? ( le public, les salles...) Tes concerts étaient comment à Hazebrouck ?
J'adore la france. A chaque fois que j'y suis allé c'était génial.
Le concert à Hazebrouck était fou, un des concerts où j'ai eu le plus chaud depuis le début de ma carrière. C'était assez incroyable de jouer solo en face du bar entier et de devoir courir jusque l'autre scène pour jouer un concert rempli et complètement fou avec les Dopamines"
y'a un autre très bon report ici, en anglais celui-ci
y'a une interview de Mikey Erg dans laquelle il parle de son concert à Hazebrouck
extrait :
"Est ce que tu aimes la France ? ( le public, les salles...) Tes concerts étaient comment à Hazebrouck ?
J'adore la france. A chaque fois que j'y suis allé c'était génial.
Le concert à Hazebrouck était fou, un des concerts où j'ai eu le plus chaud depuis le début de ma carrière. C'était assez incroyable de jouer solo en face du bar entier et de devoir courir jusque l'autre scène pour jouer un concert rempli et complètement fou avec les Dopamines"
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