Après 6 mois d’arrêt de leur programmation au Blue
Devils, pour des raisons bassement administratives, revoilà la
programmation des assos arrageoises Art Rock et Ginger ‘Prod. dans le
temple local dédié au rock et à ses dérivés. Ce soir c’est la rentrée !
La soirée s’annonçait chaude, humide, moite, tropicale ! Non pas parce
que Francky Vincent avait décidé au pied levé de venir pousser la
chansonnette au Blue Devils, mais bien parce que trois groupes régionaux
à la puissance de feu digne d’un régiment d’artilleurs prenaient
chaleureusement d’assaut la scène arrageoise en ce vendredi 11 octobre
2013 pluvieux. Les mélanges pluie et rock’n’roll, chaleur et fièvre,
collaient parfaitement à la thématique du plateau. Grunge’s not dead !
Bim ! Ca c’est fait ! Seattle et Arras même combat ? N’exagérons rien
tout de même !
Le premier groupe envoie du lourd, du sérieux ! On est ravis de revoir EVERLONG au Blue Devils. La première fois, ils s’étaient montrés
convaincants déjà et surtout, donnaient furieusement envie de les
revoir. Un changement de batteur plus tard (un ex-Martin James), revoilà
le grunge heavy rock mélodique du trio de Béthune en première ligne. On
pense indéniablement aux parrains du genre (la Sainte Trinité Nirvana –
Soundgarden – Stone Temple Pilots), mais on pense aussi à Queens of The
Stone Age, Local H, Truckfighter pour le côté lourd et poisseux, et à
Feeder, oui Feeder, pour le côté british de leurs mélodies sur certains
titres. Le son des 90’s a encore de beaux jours devant lui. Les morceaux
sont enquillés sans un faux pli. Ils ne sont pas là pour enfiler des
perles les gaillards. Le son est épais, gras, et parfois se fait léger
et envoûtant. Le revival du pedalboard touche aussi la scène new-grunge.
C’est ici parfaitement maîtrisé. La voix est droite, enfumée, éraillée,
c’est une lame qui vous perce la nuque ! Peu bavard, c’est avec
efficacité et modestie que le chanteur remerciera le public, constitué à
cette heure encore peu avancée de la nuit, d’une cinquantaine de
personnes, venue ce soir profiter du show. Il faut dire que si le public
s’est montré si peu nombreux ce soir, c’est à cause du foot, et
malheureusement, à cause d’un autre concert en banlieue proche d’Arras
(Thee Marvin Gays et Dirty Show).
POISONSHELL est un autre trio, basé à Cambrai. Leur son est tout aussi
inspiré et bouillant ! Cette fois, on pense à Audioslave. C’est assez
heavy, c’est en même temps mélodique et lourd, on est dans un délire US
90’s, avec un gros groove gras (répétez ça 12 fois de suite !!), parfois
proche d’univers à la Soulfly, mais aussi à la Silverchair ou à la
Three Days Grace. Le set est envoyé avec conviction et enthousiasme.
C’est plutôt costaud, ça tient au ventre et on est calés pour tout le
reste du concert. Ca file tout droit comme sur une Highway ! Le groupe
poursuit d’ailleurs la tournée du circuit régional et s’apprête à
enregistrer un EP. Ne les ratez pas s’ils passent près de chez vous.
Dernier groupe à fouler la scène du Blue Devils ce soir, le quatuor de
Frévent HIKIWAKE n’en est pas à sa première fois. D’abord, il faut
resituer les gaillards ! Si vous avez moins de 20 ans, passez votre
chemin, ne passez pas par la case prison et ne recevez pas 20 000. Les
autres, si je vous dis LES NAGGERS, ça vous évoquera forcément, le
sourire au coin des lèvres et des souvenirs dans la tête, les années
1998-2004 en gros, lorsque le groupe diffusait sa powerpop grunge en
français et en anglais sur toutes les scènes régionales (en compagnie de
Dead Pop Club, Second Rate, Gingerbread, Gwenn et bien d’autres). Leur
petit côté Dolly, en plus rugueux, leur a valu un joli petit succès
d’estime et du public. Le groupe avait sorti 2 albums. Quelques années
de pause familiale plus tard, le duo Catherine et Franck, toujours là
respectivement au chant lead et à la guitare, s’acoquine avec une
section rythmique hypra efficace, change de nom, un peu de formule et
revient faire le zouave sur les scènes d’ici ou d’ailleurs. Evidemment,
notre oreille frémit de plaisir dès les premiers accords balancés,
puisque le son des Naggers est malgré tout toujours là ! Un mix de pop
fraîche, avec des mélodies catchy, sur un groove à la Foo Fighters, bien
rock, presque Classic Rock même (Cheap Trick n’est pas super loin
derrière, les Cars de tonton Rick Ocazek non plus). La voix de Cath est
toujours la même, très reconnaissable. J’ai toujours pensé qu’elle avait
des intonations à la Siouxsie Sioux. Si vous avez moins de 20 ans, blah
blah blah… Aujourd’hui même les groupes de hipsters comme Savages se
réapproprient ce type de chant. Les titres sont hyper efficaces. On sait
composer, écrire et jouer chez Hikiwake. Ca part vite, ça chatouille
bien là où il faut, ça gratouille les points sensibles, ça fait tapoter
du panard sur le plancher, bref, c’est du bon rock, musclé et délicat, à
tendance grungy-pop comme il est bon d’en entendre parfois et qu’il
serait obligatoire de préconiser à la jeune génération de jean foutre
qui s’éparpille dans du crabcore bas du front ! Très bon set, court et
efficace ! La Les Paul de Franck sonne et fait rugir le Mesa Boogie,
rougeoyer de bonheur le public. On en redemande !! Eux aussi vont
s’enfermer en studio prochainement pour sortir un EP démo et envahir (de
nouveau) le circuit régional ! Qu’on se le dise !
Hé non, le grunge n’est pas mort, on a beau essayer d’achever le
cadavre, il bande encore et fait des heureux !
Chris Hamilton.
LIENS:
EVERLONG: https://www.facebook.com/pages/EVERLONG/131876750156386?fref=ts
POISONSHELL:
https://www.facebook.com/pages/POISONSHELL/548595715179900?fref=ts
PHOTOS (par Chris)
POISONSHELL
HIKIWAKE
EVERLONG
une vidéo traine sur le web :
http://www.youtube.com/embed/xERH8KiP2Rw
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