jeudi 23 février 2012

THE HEAT TAPE [USA] – IDIOT TALK @ L'IMPOSTURE, LILLE, FR – 23/02/2012

Ce soir, c'est jeudi soir, et pendant que tous les étudiants boivent comme des trous dans les bars de la rue Solférino, je pars en concert à L'Imposture, où Désinvolture Nordiste organise un de ses derniers concerts. Je retrouve encore une fois les piliers de concert sur place : Gaël, Vince, Raph, Jérém, Juliette et Justine. La salle n'est peut-être pas totalement remplie, mais il y a tout de même une bonne trentaine de personnes ce soir. A la distro, un membre de THE 20 BELOWS vend ses skeuds à 2 euros l'unité. Je m'empresse dans acheter et je rajoute, entre autres, à ma bibliothèque musicale du LAWRENCE ARMS, du REEL BIG FISH, du PENNYWISE, et du THE APERS. L'entrée est un peu chère, mais ce soir on retrouve un grand groupe américain : THE HEAT TAPE, avec des membres de THE COPYRIGHTS et de DEAR LANDLORD. Le concept du groupe est assez osé : on reprend la base du punk rock américain, on fait un enregistrement pourri et on met ça sur CD. Et pourtant, c'est du grand art ! Leur album comprend 13 titres, ce qui représente 13 hits ! Mais pour l'instant, on a le droit à un bon petit apéritif pour commencer : les IDIOT TALK s'apprêtent à jouer. Je ne les connais pas très bien, même si je les ai connus sous le nom de COFFEE MUG. Mais je ne peux pas nier qu'ils se sont considérablement améliorés depuis cette époque. J'ai pu reconnaître «Summer vacation in Mikonos» et «Where is the fun ? - Keep your cross». Le chanteur gueule comme un taré dans le micro, comme si c'était le dernier concert de sa vie. Le groupe balance un punk hardcore qui fait vibrer les murs et les tripes. Des groupes comme ça, on n’en voit pas souvent ! Après un très bon concert de leur part, je suis impatient de voir les HEAT TAPE en action ! Et je ne suis pas déçu : presque tout leur album est compris dans leur set list, de leur love song «Oh Camilla» à leur titre le plus bizarre : «Quotes from an unoppened letter». Je découvre aussi quelques titres de leur nouvel EP sur vinyle 7'' que je compte bien acquérir tout à l'heure. Le groupe n'est pas super violent, ça nous permet de passer une soirée tranquille et de nous remettre de nos émotions dues au groupe précédent. A la fin, on a même eu droit à une chanson en rappel. Le concert se termine, tout le monde quitte le bar, et je monte dans le van des HEAT TAPE, qui au passage pue la mort, pour les amener chez Flow, où ils vont dormir ce soir. Une bonne fin de soirée en perspective. **DeWarlaing Jr**

On les présente comme "ultra low-fi" (pour ceux qui sont ignares comme moi, il y a la définition sur Wikipédia), enregistrant leurs trouvailles sonores dans une caravane de chasseur avec un magnéto à cassettes. C'est un fait que les HEAT TAPE auraient pu nettoyer les têtes de leur Philips (sans doute un N2203) et prendre une C-60 au dioxyde de chrome voir de platine avant d'enregistrer. Cette facette des HEAT TAPE est réservée aux chaînes hifi qui supportent encore et contraste avec les HEAT TAPE en live. C'est plutôt propre et foutrement intéressant sans tenir compte du fait que le bassiste fait rêver les filles avec son look Brad Pitt. Et pour nous plonger dans l'american way of life, les IDIOT TALK nous ont rappelé qu'il fut une époque où les skateurs faisaient aussi du hardcore. Assurément, le chanteur des IDIOT TALK a la foi. Il assure le spectacle en se balançant d'avant en arrière comme un culbuto. Derrière, c'est plus calme mais, serrés comme des sardines, ils n'avaient pas vraiment la place pour s'exprimer autrement que pas des notes. Les IDIOT TALK ont du tomber sur un gros paquet de K7 et de vinyles des grands frères qui écoutaient les hardcoreux-skateurs américains de la première heure. Ils s'en inspirent, morceaux qui dégomment, suffisamment courts pour ne pas devenir chiants et quelques bonnes surprises comme le changement de vitesse dans le dernier morceau où j'ai carrément eu l'impression qu'il sont passés de 33t en 45t, cassant une linéarité sonore qui voulait à tout prix s'installer. Après les faux ricains, voilà les vrais ! Ces rois de la caravane en sont sortis pour atterrir à l'Imposture sous l’œil bienveillant du Jésus cloué sur le mur. Franchement, au début, je n'ai pas trop compris. Des ballades pop pour bobos hipsters toutes calmes, du genre à ne pas rameuter la flicaille (de toute façon, elle était occupée avec le Sarko qui baratinait au Zénith). Et puis, le concert a pris des sonorités différentes, plus tordues, plus psychés, garage allant même jusqu'à puiser des riffs SEX PISTOLSiens, tout en gardant des mélodies imparables. The HEAT TAPE m'ont fait tout de suite penser aux LOVERS! Même ambiance, même soin dans les refrains, même tension dans le concert. Les Amoureux viennent de Chicago, les Chauds de la Bande, du coin des Grands Lacs. A se demander si une brume pop garage pleine de subtilités ne flotte pas sur le lac Michigan. **Frédéric Loridant**

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