L’Oukaze est toujours debout ! Expulsable depuis des mois, le grand squat de Bègles, qui se proclame désormais "territoire autonome", poursuit son activisme et continue de perfectionner ses barricades en cas de vague bleue casquée.
Je vais pas te faire une leçon de politique, et de toute façon tu bosses sans doute pas à la mairie. Mais quand le pouvoir public tombe sur un lieu qui a développé une activité culturelle alternative et constante là où il n’y avait précédemment rien, je pense qu’au lieu de chercher comment le fermer il devrait chercher à ramener le bouzin à ses propres normes, quitte à y mettre de sa poche. J’ai eu l’occasion ces derniers mois de prendre de connaissance de sommes que certaines grosses structures percevaient, pas nécessairement dans le milieu musical, pour un nombre ridicule de soirée à l’année. Il y en a, de l’argent et des moyens.
Anyway, ce soir il y a du monde à l’Oukaze. Ambiance très crust, et comme d’habitude, entrée prix libre, bière à un euro. J’ai pas eu le temps de repasser chez moi, donc je fais un petit tour à la cuisine pour toper du sopalin. Tu déchires une petite bande, tu la roules, tu compresses un bout et paf, t’as les plus DIY des bouchons d’oreille pour aller écouter hurler des anarchistes.
On commence par FRAUDE, groupe composé de têtes que je vois systématiquement en ce lieu. Il me semble même que certains y vivent, mais je me goure peut-être.
Dès les premières mesures, on comprend qu’on est en face d’un concept. Poké-core pour certains, street-miou pour d’autres, on a une base classique de street punk avec par-dessus une voix féminine suraiguë très modifiée. Une grosse louche de delay et trois bons kilomètres de reverb. Je suis quelqu’un de très endurant pour les voix bizarres (j’adore La Dispute et le Klub Des Loosers), donc je trouve ça marrant et assez audacieux comme parti pris. Hélas les compos tournent en rond et ça devient vite répétitif. Mais bon, ya sans doute un truc à creuser.
Le duo basse-batterie de RAPACE prend le relais. De la noise saupoudrée de plans aux relents sludge, avec un peu de chant très nasillard, à la Stza (Choking Victim/Leftöver Crack & co, et si quelqu’un pouvait me dire comment on prononce son nom que je puisse enfin trouver le repos) [ndlr. ça se prononce Stéza]. J’ai l’impression qu’il y a pas mal de pains à la batterie, mais leur musique est assez imprévisible et se laisse suivre avec plaisir.
La tête d’affiche, ce sont les madrilènes d’ACCIDENTE, dont j’ai écouté l’album un bon paquet de fois la semaine précédant le concert. C’est pour moi la version espagnole de Not On Tour, avec ce chant féminin et ce hardcore mélo qui file la patate. Plus punk rock là où les israéliens sus-cités retombent parfois sur de la pop-punk, ACCIDENTE, c’est vraiment très bien. Malgré un son tout moisi qui ne va pas nous laisser apprécier pleinement les voix, on aura même quelques sing alongs, en espagnol siouplaît bravo public, notamment sur "Amistad y Rebelión". Une superbe découverte que ce groupe.
C’est à ça que servent les concerts aussi, à découvrir des trucs. Je sais bien que je m’adresse pas à tout le monde en disant ça, mais il faut jamais être frileux d’aller à un show sous prétexte qu’on ne connaît aucun groupe. Maintenant j’arrête de donner des leçons et vous allez écouter le dernier album d’ACCIDENTE sur Bandcamp. Bisous.
Je vais pas te faire une leçon de politique, et de toute façon tu bosses sans doute pas à la mairie. Mais quand le pouvoir public tombe sur un lieu qui a développé une activité culturelle alternative et constante là où il n’y avait précédemment rien, je pense qu’au lieu de chercher comment le fermer il devrait chercher à ramener le bouzin à ses propres normes, quitte à y mettre de sa poche. J’ai eu l’occasion ces derniers mois de prendre de connaissance de sommes que certaines grosses structures percevaient, pas nécessairement dans le milieu musical, pour un nombre ridicule de soirée à l’année. Il y en a, de l’argent et des moyens.
Anyway, ce soir il y a du monde à l’Oukaze. Ambiance très crust, et comme d’habitude, entrée prix libre, bière à un euro. J’ai pas eu le temps de repasser chez moi, donc je fais un petit tour à la cuisine pour toper du sopalin. Tu déchires une petite bande, tu la roules, tu compresses un bout et paf, t’as les plus DIY des bouchons d’oreille pour aller écouter hurler des anarchistes.
On commence par FRAUDE, groupe composé de têtes que je vois systématiquement en ce lieu. Il me semble même que certains y vivent, mais je me goure peut-être.
Dès les premières mesures, on comprend qu’on est en face d’un concept. Poké-core pour certains, street-miou pour d’autres, on a une base classique de street punk avec par-dessus une voix féminine suraiguë très modifiée. Une grosse louche de delay et trois bons kilomètres de reverb. Je suis quelqu’un de très endurant pour les voix bizarres (j’adore La Dispute et le Klub Des Loosers), donc je trouve ça marrant et assez audacieux comme parti pris. Hélas les compos tournent en rond et ça devient vite répétitif. Mais bon, ya sans doute un truc à creuser.
Le duo basse-batterie de RAPACE prend le relais. De la noise saupoudrée de plans aux relents sludge, avec un peu de chant très nasillard, à la Stza (Choking Victim/Leftöver Crack & co, et si quelqu’un pouvait me dire comment on prononce son nom que je puisse enfin trouver le repos) [ndlr. ça se prononce Stéza]. J’ai l’impression qu’il y a pas mal de pains à la batterie, mais leur musique est assez imprévisible et se laisse suivre avec plaisir.
La tête d’affiche, ce sont les madrilènes d’ACCIDENTE, dont j’ai écouté l’album un bon paquet de fois la semaine précédant le concert. C’est pour moi la version espagnole de Not On Tour, avec ce chant féminin et ce hardcore mélo qui file la patate. Plus punk rock là où les israéliens sus-cités retombent parfois sur de la pop-punk, ACCIDENTE, c’est vraiment très bien. Malgré un son tout moisi qui ne va pas nous laisser apprécier pleinement les voix, on aura même quelques sing alongs, en espagnol siouplaît bravo public, notamment sur "Amistad y Rebelión". Une superbe découverte que ce groupe.
C’est à ça que servent les concerts aussi, à découvrir des trucs. Je sais bien que je m’adresse pas à tout le monde en disant ça, mais il faut jamais être frileux d’aller à un show sous prétexte qu’on ne connaît aucun groupe. Maintenant j’arrête de donner des leçons et vous allez écouter le dernier album d’ACCIDENTE sur Bandcamp. Bisous.
**Marc Tranchant**
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